Usûl As-Sunna : Commentaire de la Profession de foi de l'imam Ahmad

Qualifié par ses pairs de Savant versé dans le fiqh et le hadith, Ahmad ibn Hanbal (164/241H) est chronologiquement le quatrième des grands Imâms fondateurs des écoles sunnites. Il est connu pour sa grande science, la solidité de sa mémoire et la pureté de ses mœurs. Une multitude de 'Ulémas ont loué ses mérites.

Les Usul as-Sunna que nous présentons ici en traduction française exposent le credo d'Ahmad ibn Hanbal et prennent position sur les grandes questions disputées : la foi, la création du Coran, le qadar. On verra comment, confronté aux anthropomorphismes du Coran et de la Sunna, ibn Hanbal ne les admet qu'avec la réserve expresse qu'on ne saurait les concevoir rationnellement : : c'est le fameux bi-lâ kayf des Pieux anciens. Quant à la foi, elle est définie comme englobant tout ensemble, conviction, attestation et œuvres. Enfin, sa position sur la prédestination est celle, traditionnelle, du qada' wa al-qadar, à savoir par Dieu. que tout ce qui arrive aux hommes est décrété et voulu

Pour une traduction plus sûre du Usûl as-Sunna, on a recherché méthodiquement tous les points de foi et de loi cités par l'auteur dans les ouvrages hanbalites de base, et confronté cette traduction, chaque fois que c'était possible, avec les commentaires des Docteurs autorisés.

Introduction :

Je n'en fais pas mystère, ma connaissance de l'école hanbalite est restée longtemps fragmentaire. A première vue, la raison peut en paraître logique : cette école ayant moins d`adeptes dans le monde musulman que la Hanafite, la Malikite ou la Shâfiite, il était normal que l'étude qui lui est consacrée dans
les Universités du monde musulman fût moins approfondie, et que les étudiants qui sont issus de ces Établissements, dont j'ai eu l'honneur de faire partie, en eussent une compréhension moins complète. Mais, en y regardant de plus près, il est loisible de percevoir une autre raison, moins avouable, qui explique la connaissance lacunaire qu'ont les étudiants de l'école hanbalite et le manque de représentation de celle-ci dans les Institutions de l'Islam : c'est, disons-le sans détours, que le Hanbalisme pose un problème.

J'en entends déjà certains s'insurger contre l'audace de mon propos et s'écrier : Est-ce de l'éponyme de cette école, Ahmad ibn Hanbal, dont tu veux parler ? A quoi je réponds aussitôt: A Dieu ne plaise que cet illustre Imâm pose le moindre problème ! N'est-il pas cet homme (...)